25 août, 2011

bien que

l'aurait pu s'appeler autrement st'endroit, comme par exempl, Blocs, séries, intensités, ou, Œdipe trop gros (ça c'est assez drôôle), ché pas (j'ai ça sous les zyeutes), qu'esse que ça aurait changé au fond excepté trois mots ou plutôt le chemin dans lequel j'me traîne pas décidé, à plaquer du lexique, coûte que coûte sur les trucs qui passent tout dessous ; que je mets dans les mains, que ça m'chie dedans, qu'ça repart, vide de sens donc tout rien tout vide tout bleu donc dirais-je alors ; et qu'je r'commence encore encore voyez donc - à dériver sur le sable toute cette histoire, à dériver sur le sable regarder loin la mer (l'étendu immense là-bas loin, bidule bleu encore, en remuant les brââs) toujours (j'espère) - sprendr' les pieds quelque part - spash ! et r'partir sourire

22 août, 2011

pynchon à haute dose

de retour de repos avec mon aimée, je m'empresse (en voyant cette plateforme très calme) de recopier cette critique que j'ai posté sur senscritique.com pour encourager les curieux à se plonger dans l'ogre pynchonien que peut être ce livre.







 Thomas Pynchon, l'Arc-en-ciel de la gravité, 1973
(se perdre, et reperdre, sans sortie, dans pynchon point final)



Comment lire ce truc ?

Aucune idée. Je ne me suis pas arrêté, j'ai filé à travers les formules mathématiques, les deux-cents personnages, les intrigues dans l'intrigue dans l'intrigue, les labyrinthes paranoïaques, les déguisements débiles. J'ai compris seulement qu'une fois fini, je devais y repartir. Sinon pas grand chose.


Pynchon est encyclopédiste, archiviste, fou furieux, obnubilé de tout : des cuisses, des tarots, des symboles phalliques, des rêves conspirationnistes, de liberté musicale, d'espace clos réservées à qui veut, etc ; pour finir c'est comme s'il nous prenait dans les bras pour s'excuser de l'impossibilité d'interpréter la saturation des signes que lui même nous propose, comme une stratégie d'écriture - il nous plonge dans son magma littéraire qui est magma de l'histoire et impossibilité de dire vrai. La fenêtre qui reste ouverte est à inventer au milieu de miroirs. 

On s'injecte une dose de Slothrop dans les veines pour essayer de comprendre un tout petit peu au milieu de ce qui est d'essence incompréhensible, ou à ne pas expliquer tout court. 

09 août, 2011

"Marienbald" ou, ou, ou.




    recroisé avec plaisir fou devant cathodique pas bouillant mais images bouillantes, L'ANNÉE DERNIÈRE À MARIENBAD, par (2x Alain) Resnais aux mains agissantes, Robbe-Grillet ouvrant déjà les enfilades de portes du labyrinthe par l'esprit ; puis le coeur un peu soulevé juste après -




(dernières minutes du film - folles, dernières images,  1961)












    «Le parc de cet hôtel était une sorte de jardin à la française, sans arbre, sans fleur, sans végétation aucune; le gravier, la pierre, le marbre, la ligne droite qui marquaient des espaces rigides, des surfaces sans mystère. Il semblait au premier abord impossible de s’y perdre. Au premier abord. Le long des allées rectilignes, entre les statues aux gestes figées et les dalles de granit où vous étiez, maintenant, déjà, en train de vous perdre pour toujours dans la nuit tranquille, seule avec moi.»

[89mn30]







/ NOIR. stop/




08 août, 2011

SWst. Euskal transport vert 8 août







(crédit photo : propriété intellectuelle nulle pour les photos nulles, dixit internet)






voiture sans presque poser un pied ; puis un peu ; pays-basque - itaxsu ; kambo ; bardos ; garazi ; +/+ ; en désordre -


   Le vieux fantasme du romantique renaît d’un seul coup et semble possible (le jardin seul, l’abîme passé et le sentier tortueux entre les blocs de granites, les arbres mouillés, pour voir là-bas, etc, etc) 


les gens absents au milieu d’une nature qui explose. Naïve, elle demande toute l’attention de l’étranger (il a des gros yeux qui à la fin de la journée le picotent) - tout semble appel du vertical, appel tout court, variation de vert, gris, jaune, de fleurs sauvages qui grignotent le fossé et les routes sales incurvées.


   Du coup c’est comme si les maisons étaient vides, qu’il n’y avait personne là où la lumière ne se pose pas. Parfois il n’y a personne puis d’autres fois, les fleurs sauvages postmodernistes grignotent tout à coup les neurones du sujet fragile.


    Fantasme rigolo donc.



(traversant passager les collines j’ai vu le vert et les bosses me dirent sobrement bonjour ; rapide comme un virage)

02 août, 2011

bêtement : un livre ne s'éveille pas dans la rosée

Lire l'arc-en-ciel de la gravité virgule de thomas pynchon virgule et voir pousser tout autour de soi des arbres-à -mots encyclopédistes virgule des fougères lexicales où nager point Les yeux ronds deviennent à nous alors point




Pour que les matériaux qui conviennent parviennent au rêveur concerné, tout doit se trouver exactement dans l'ordre voulu. L'idée de Jung était excellente d'imaginer un fond ancestral commun où tout le monde partageait  les mêmes rêves. Mais comment alors chacun de nous en tant qu'individu est-il visité par les rêves qui lui conviennent ? Cela ne suppose-t-il pas un centre de tri, une bureaucratie ? [...] Le rêve de Kékulé ici a désormais dépassé ces points qui peuvent former un arc dans le silence, en éblouissante réluctance à vivre à vivre à l'intérieur du moment en mouvement, lumière humaine imparfaite, parasitant ici les solennelles décisions binaires de ces agents qui permettent maintenant au Serpent cosmique, dans la splendeur violette de ses écailles, avec leur éclat qui n'a décidément rien d'humain, de passer - sans aucune sensation, sans surprise (au bout d'un certain temps) - peu importe ce que cela signifie - tous ces archétypes finissent par se ressembler, oh on entend certains de ces nouveaux dans la foule des gogos du premier jour, "Vingt dieux ! Dites donc - Mais c'est l'-Arbre de la Création ! Hein ? Bien sûr ! Bon sang !" mais ils se calment vite, ils acquièrent les réflexes nécessaires à Ceux qui Regardent avec des Yeux Ronds, on sait quelle stupéfiante technique l'auto-critique construire constitue, ça ne devrait pas marcher, eh bien ça marche quand même...



(Thomas Pynchon, L'arc-en-ciel de la gravité, pp.585-586)