Je regarde les derniers
messages postés et je me rends compte que le temps qui les sépare est toujours
de plus en plus long.
Je ne suis pourtant pas
inactif, je l'assure ! Sismographier
se cherche. Cherche à changer d'orientation. Il vieillit (le premier message date du 02/06/11). L’influence
y a toujours été régulière (ce fut souvent encourageant et je vous remercie !). Mais les choses
demandent à changer.
Je vais en parler.
Je suis beaucoup occupé
en ce moment, c'est peu dire : entre mes affaires personnelles (ce qui est
normal et commun), des projets à trois mains (Bêta), mes études (qui sont aussi
des travaux d’écriture sur l’écriture des autres) et des démarches
plus personnelles (que ce soit dans ma tête, sur mon bureau ou sur internet).
Sur internet d'ailleurs
(puisque nous y sommes), je suis là, ici : Je personne.
C'est un espace sur
lequel j'expérimente la phrase de rien, le silence en série, le découpage par
séquence, le cliché, l'attention et la précision du lexique, la répétition, la
fiction du rien, l'étirement du rien, la désindividuation.
Tout ce qui permet d'atteindre une insignifiance quelconque.
Je poste quelque chose
une fois tous les deux jours. Cela prend du temps dans mon activité d'écriture
sur le net mais j'ai décidé de lancer ce projet car il correspondait davantage
à ce que j'attendais, à l'heure actuelle, du format numérique qu'internet m'offre. Il me permet d'utiliser à plein les ressources de la mise
à jour ; et il constitue une expérience sur le long terme, qui progresse,
se cherche, s'interroge au fur et à mesure qu'elle se construit. C'est une
expérience vraiment stimulante qui nécessite un travail rigoureux, filé, buté.
Ici, je ne sais plus
quoi publier.
Je me rends vite compte
que le problème du blog à articles est le même que celui du recueil de poèmes :
à l'intérieur de ces ensembles là, on ne peut mettre que des choses qui fonctionnent
déjà toutes seules. On peut les mettre ensemble mais c’est pour faire du
contenu. Mais moi je n'arrive pas, la plupart du temps. Ce que je fais s'étire,
je n’y arrive pas autrement.
Un paragraphe comme ça,
c'est trop dur de le faire parler tout seul, sur la page.
Je n'ai pas envie que
cet endroit devienne un espace d'actualités personnelles. J'aimerai réfléchir à
ce qu'il pourrait accueillir.
Ce que je lis, ce que
je vois, ce que je fais, ce que j'aime, ce que je critique, ce que je prends
avec un appareil numérique (documentaire), ce que je regarde, ce que j'oublie,
pourraient y prendre place un peu plus. Cela demanderait d’abolir les
catégories qui sont déjà en place, les abandonner sinon, pour trouver un autre
mouvement pour les choses. Plus linéaire.
Et changer l'endroit,
car il ressemble de plus en plus à une anthologie de jeunesse : je ne me reconnais
plus dans les titres (je n’ai jamais fait de voile, de bateau), dans les
sections, dans certaines approches - et pire, le support - à moins que je ne
devienne calculateur (mais) tout reste là, au stade d'archives. Je peux voir ce
que je n’aime pas voir à n’importe quel moment et c’est assez peu agréable.
Je préférerai travailler sur des archives plutôt que de voir les miennes s'entasser.
Dans tous les cas, ce
remodelage prendra un certain temps. Mais dans tous les cas, je resterai sur
une régularité moins dense que celle de "Je personne". Un article
toutes les semaines, un article toutes les deux semaines, un article par mois.
Je ne sais pas.
Je vais voir car à l’heure
actuelle, je n’y vois rien.
Peut-être que la
rentrée prochaine verra cet espace renaître aussi car des déserts de silence s'annoncent
(je ne sais pas si c’est une métaphore, c’est assez joliment dit, je l’avoue).
En attendant, cet
endroit est une friche.