02 août, 2011

bêtement : un livre ne s'éveille pas dans la rosée

Lire l'arc-en-ciel de la gravité virgule de thomas pynchon virgule et voir pousser tout autour de soi des arbres-à -mots encyclopédistes virgule des fougères lexicales où nager point Les yeux ronds deviennent à nous alors point




Pour que les matériaux qui conviennent parviennent au rêveur concerné, tout doit se trouver exactement dans l'ordre voulu. L'idée de Jung était excellente d'imaginer un fond ancestral commun où tout le monde partageait  les mêmes rêves. Mais comment alors chacun de nous en tant qu'individu est-il visité par les rêves qui lui conviennent ? Cela ne suppose-t-il pas un centre de tri, une bureaucratie ? [...] Le rêve de Kékulé ici a désormais dépassé ces points qui peuvent former un arc dans le silence, en éblouissante réluctance à vivre à vivre à l'intérieur du moment en mouvement, lumière humaine imparfaite, parasitant ici les solennelles décisions binaires de ces agents qui permettent maintenant au Serpent cosmique, dans la splendeur violette de ses écailles, avec leur éclat qui n'a décidément rien d'humain, de passer - sans aucune sensation, sans surprise (au bout d'un certain temps) - peu importe ce que cela signifie - tous ces archétypes finissent par se ressembler, oh on entend certains de ces nouveaux dans la foule des gogos du premier jour, "Vingt dieux ! Dites donc - Mais c'est l'-Arbre de la Création ! Hein ? Bien sûr ! Bon sang !" mais ils se calment vite, ils acquièrent les réflexes nécessaires à Ceux qui Regardent avec des Yeux Ronds, on sait quelle stupéfiante technique l'auto-critique construire constitue, ça ne devrait pas marcher, eh bien ça marche quand même...



(Thomas Pynchon, L'arc-en-ciel de la gravité, pp.585-586)

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