29 novembre, 2011

w&l, 2008

Comme des morceaux de rien à la caméra, sans rien à attraper, seulement l’infinité du moment qui devient l'évènement à bâtir. Il n'y a rien du tout, c'est comme c'est. La débrouille : voiture décolle pas, pas de chez soi, presque seul voyages pouce en l'air sueur collée à nous dans les yeux tout du long et ce calme autour du corps intrus, pas une tune pour avoir l'air de s'en foutre. Les mains sur les genoux du short pas si sale. Pas comprendre que rien ne bouge autour. Traîner les pattes et les petits riens basculent dans l'extraordinaire - il n'y a plus qu'à regarder comme une fin les oiseaux sur les poteaux électriques, les oiseaux qui jouent dans le ciel flou. - Un ravissement les jours d'après devant les objets survolés, parfume encore le réel.




à propos de Wendy and Lucy de Kelly Reichardt, 2008.

27 novembre, 2011

"neuf" / poésie / suite

    Deuxième séquence de la section Punctums et déclinants (voir libéllées vers -). A la fin, je rassemblerai tout.




2




graviers collés
sous les pieds





la basse cour noire aboie
excitant les enfants
;
l’épouvantail prend feu






champs terre
étendues sans ;
-
puits parsemé
d’orties







nuit partout
sauf gibet

les morts
tous allumés
:

cris
hommes bêtes
marche







au centre
le père empaillé
découvre l’enfant
rage aux dents
loup






couvrir de sable le fétiche
lancer des pierres
grimper sur le dos du
crépuscule








perdre les voyelles au coin
de la bouche elles tombent
:
sans âge sans bruit
animal seul ne se consume







hors sillons
enfants mauvaises herbes
intiment les
marges
,
les épellent




 

bêtes minimes amochées
sans
sexe
dansent sur la corde
:

bégaiements
langue sans
os




arbre en décompose

brut
chuchote parole
non apprivoisée


24 novembre, 2011










Beograd, 2010, ? - (au milieu des néo-classiques à la française, ça, un flic regarde sévère les photos, je comprends pas ça là, quelque chose d'incompréhensible).


et des tonnes de discours (photos, mémoires, notes écrites, échanges) qui coopèrent dans la tête pour reconstruire l'été 2010 -. (Peut-être voir ce que nous allons en faire.)


(crédit photos : M.a.)

18 novembre, 2011

"neuf" - poésie / extraits

     J'ai regardé à droite à gauche par ici, j'ai rarement vu de poèmes à proprement parler. Pour moins cacher ce qui est pour moi une de mes principales activités d'écriture (moins maintenant -, les blancs qui rongent), je publie un extrait d'un gros recueil terminé l'an passé, laissé sans suite, abandonné même, un moment où les mots n'étaient plus possibles à inscrire : il en reste tout de même quelques-uns. Je copie ici une des sections, la plus facile à publier ici (j'ai fais ce que j'ai pu), s'appelant < puctums et déclinants >, divisée elle-même en trois sections. Je les publierais une par une. Voici la première.


*/*/*





punctums et déclinants

 (poèmes sériels, explorations, interactions, démêlés d’images volées à un paysage là ou non)


 -

 

1







gare profonde et

panique

la ferraille vieille

arcs plein-cintre








bruits invariables répétés

presque réguliers

entre la note d’à

côté










hall, bestiaux

tambours constants ;

voix découpée parmi

les voix déjà découpées










côtoie la foule

gestuelles des

départs :

foulées confuses








ballet branlant d’où

grince les langues

et les gueulardes



Babel tour Eiffel : correspondances -












écharpe rouge vole

chairs blanches

; printemps -

en chien     puis oubli

 

10 novembre, 2011

une vue







Avec l'envie de tirer dessus, de prendre dans la main, c'est la main très froide d'un enfant rouille, d'emmener ailleurs, faire un tour puis la ramener chez elle. Quelques veines sur la porte, rainures s'effacent, bague majeure intacte.



(Photo prise par m. rue veyrine bordeaux errer avec j.)

03 novembre, 2011

(attenberg) tsangari

Attenborough, attenborough, attenbrough, attenberg - et la suite des petites danses.




 

Le grec prononce mal. Il mâche. Sur la pellicule on mâche et on marche bizarre, dans un monde un peu débile : on est dans l'enfance brute, sans mythe, toute nue, avec ses gaucheries, coups de langue raté. Comme dans une piscine, les pieds claquent par terre, les cris résonnent, on se détache des hommes aussi - on inspecte les frontières. La caméra vrille, suit les articulations.










Le chemin est quelconque et toujours vide. Aux pas mornes et sûrs, les deux femmes opposent la fantaisie de leur rapport au monde : les bêtes, les fous, les oiseaux exotiques, les anglais toqués qui relèveraient la garde royale dans les plus beaux rêves.










Ce corps, on le tâte, on l'inspecte, on oublie de le sentir. On amène Papa à la mort, on le rends à la mer. On voulait pleurer encore un peu dans son épaule d'ours. On se remplit de vie ensuite à notre tour. La caméra veut nous rendre sérieux de nouveau. Échoue.



Après le générique je veux marcher en sautillant . Insulter la marche.