28 décembre, 2011






En rade sèche : devant une langue sans voix à expliquer, un amas de fleurs mélangées, tunnel trop long et sans force, sans rien.

22 décembre, 2011

Calendrier de l'avant (3 jours)



23 décembre.

boire sentencieusement roubaud, café goût bois, serrer les pinces à la pelle /

24 décembre.

les tables vont s'allonger comme dans un mauvais conte médiévalisant, cherchant vocabulaire chez Spicer avant la mèche allumée, après non //

25 décembre.

bises et sourires jaunies de la veille, une molesse et un goût des choses comme un dimanche : quelque chose de très clair se passe quand on croque quelque chose ///



18 décembre, 2011

Gurs





Ravale une salive sous terre ; Gurs -  comme un avion muet qui tombe. Personne ne le voit. En rond autour, on entre dans le musée des cris. Des restes dans un bocal, seulement une étiquette.



[photos de la visite du 26, 11, 2011 à Gurs, vite sur la route pour chercher de l'or que je n'ai pas trouvé]

10 décembre, 2011

neuf / poésie / fin

Suite et fin de Punctums et déclinants comme un mauvais chocolat de décembre dans la plaque en carton, reste plus que quinze jours, et tout le tralala au champagne gras. Des embrassades. Je signale : cette section, c'est du toucher et des couleurs et des grincements.




3



estampes au
ciel toile
couleur debussy





s'agite
des pas
sur le sec






lampadaire lunaire
éclaire le
bas coté






on peut
toucher du doigt et
 manger les nuages


vent qui rompt
les troncs, emmêle
les arbres







le vieil
enclos
sans loquet








les
feuilles
frottent








tuiles qui
ruminent
mousseuses

06 décembre, 2011

the royal family

Après Wendy and Lucy, on pourrait palabrer des heures sur cette Amérique de la marge, du fossé, de sa crasse, de sa normalité explosante.


Je signale The Royal Family de William T. Vollmann, traduit en français par Claro (encore) - nouvel brique dans le singulier édifice du grand roman américain.

Ce sont des explosions.

Traîner à trente à l'heure sur Masson Street, lire la Bible, fumer du crack, réfléchir du bien du mal du tapinage, se tatouer Caïn sur le corps, ne pas enterrer les conquêtes pour que ça rumine tout le long du voyage vers la mort. Et la lecture comme dans un train de marchandise - crever de chaud sous le wagon. 

Blabla.
Puis on tombe amoureux du Tenderloin et des brettelles californiennes. 











Pas grand chose à dire après avoir lu très vite la fresque illuminée, odeur de merde à la bouche. Boire tout (1300 pages) d'un long trait , nausée. 

  


277

La route était un étrange tronçon pâle alors qu'il la conduisait à sa perdition, avec pour seule réalité la double ligne jaune au milieu, et les panneaux de signalisation en forme de losange avec leurs flèches ondulées qui le mettaient en garde contre les virages et les arbres pâles. Elle tripotait sa ceinture de sécurité et essayait de battre des coudes. - C'est exact, dit-il sans jamais quitter la route des yeux. C'est exact. - Des estafilades de gravier retenaient son regard comme quelque chose de collant, et la route n'était qu'obscurité disparaissant dans un défilé de monotonie. La voiture cahotait sur l'asphalte scarifié de lune, couleur de rêves fanés, la nuit brûlante et souillée -"


(page 747 de l'édition française)
(crédit photos : Sean Desmond)