28 avril, 2012

Doors, Light my fire.


S'il y a bien quelque chose que j'aime bien au réveil, c'est les longueurs. Excitées ou sourdes, les choses prennent une odeur particulière, elles se font en même temps qu'elles sont là. Elles se forment, doucement, les molécules (quelque chose comme ça) passent d'un processus l'autre et on y voit plus clair. Ce sont des miniatures. J'appelle ça du sous-réalisme (mais ce sont des moments où palper les minutes fait du moment quelque chose de beaucoup plus réel que le réel). C'est très dur à écrire : ce sont des moments de langage strictement pas intéressant, des béances animalières endormies qui s'éveillent et dont le détail grise, des pages où c'est écrit gros car il n'y a rien de plus que trois mots. Une espèce de longueur alors. Il y a mille longueurs différentes mais les longueurs s'étirent toujours.




Une immense parenthèse pour mettre ici une longueur toute musicale, une merveille de matinée, le tronc de Light my fire (Doors). Le solo se réveille à 1'10. Il tatillonne, dansant, rêveur, chiant aussi car dragueur mou (les combinaisons papillonnent), hypnotique comme un afflux de sang verdâtre sur la piste (joujou gratte gratte). Un peu rampant en somme, qui monte doucement. Mais qui dit étirement dit feu d'artifice. Ici, à peu près à 5'35 où on sent que les mots sont plus tout à fait pareils, la tignasse a changé de couleur. Tout ça pour ça, on se dit. Et ouais.




Se réveiller doux.




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