Je suis retombé sur une espèce de micro-recueil de poèmes, datant de l'année dernière. Pas vraiment des poèmes, plus des traits figés, mais des poèmes-encordés, bien-sûr (tu commences à me connaître). C'était déjà le ré-agencement d'un autre texte, plus expérimental et moins caustique (le bras sous l'aisselle et l'explosion sonore rigolarde). J'ai appelé ça 16 venises et son ton, son volume et son domaine me font croire que je ne le publierais pas ailleurs qu'ici. A moins qu'un de vous ai envie de les tirer en cartes postales ou d'en sur papier recyclé jaune foncé (ce qui irait très bien avec ce travail), ou bien en faire des post-it (Bêta a d'autres projets que d'éditer des post-it, malheureusement pour eux). A vos commentaires donc (je les publierais 4 par 4 parce que je suis en dèche en ce moment).
P-S. Je ne me suis jamais rendu à Venise ceci dit (et je m'en moque un petit peu, voir beaucoup). Ce ne sont pas des poèmes touristiques bien que ce garçonnet blond, autrichien ou bavarois de faciès, m'inspire. Il a l'amour du monument et de l'habitant. Les 16 venises sont peut-être 16 pigeons perdus dans les livres de peinture.
16.
venises
(peintures)
Halluciné
fou et accroché aux toiles vénitiennes, j'ai scalpé dans mon
atelier, sur le bois des
anciens, le souvenir des
couleurs pourries. Ce matin là, dans la cabane
du savoir, je voyais les voix, exégèses picturales,
retracer aveugles les spirituelles
occupations des peintres, les couilles des mécènes, la tessiture
dorée de la ville au grand manteau de lion. Les voix dans le bruit
empêchaient la fuite du temps et de la poussière accumulée,
maintenant visible sur
l'écran blanc. Les restes
projetés étaient bien ternes ce jour-là.
Alors
moi, le je excité par le discours sur route qui venait de la
bouche étrangère, j'ai attrapé, comme des papillons, des morceaux
de ma tête envolée et des morceaux de la tête des mots tout court
pour composer une petite fresque débile de la Renaissance, formes
brutes et sèches - cailloux peints des enfants, retraçant
l'histoire des huiles dites vénitiennes dont je ne connais
aucun nom. Voici donc les venises et
qu'on les laisse tranquille.
**
tons dégradés giclent sur les trois
philosophes
**
concert champêtre
opéra-feuillage
monsieur et madame font
la ronde
**
les mots y sonnent mal
car ils ne suent pas
**
un arbre corinthien :
très beau dit ainsi
- l'arbre et ses
fleurs de pierre
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