03 janvier, 2013

Gaves (proses).


Les trois textes qui suivent sont pour Jean et Adrien. Ils s'appelle gaves. Je les ai retrouvés au fond de mon ordinateur mal rangé. Il datait d'il y a quatre ans. J'en avais un petit peu trop fait. Je crois que comme ça, ils sont assez authentiques.


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(Géographie : Auterrive, derrière les gaves.)

1
C’est samedi seize heures et le village est désert. Après les champs on a exploré un petit village. On est tombé dessus : les maisons sont fleuries et propres. Personne dehors. Il n’y a même pas d’odeur. Il fait chaud : il y a beaucoup de soleil. Les couleurs sont vives.  De la voiture, d’un coup, on voit un clocher, presque faux. On regarde les trois. La voiture grogne. J’ouvre la portière.
C’était très simple à l’intérieur. Il fait frais. Les pierres sont lourdes. On s’est assis sur les grands bancs vides. Qu’une odeur un peu vieille. Nous n’avons rien dit jusqu’au retour vers la voiture. C’était rien du tout.

2
On a trouvé un coin près de l’eau. On s’est s’assis sur les pierres chaudes. Ça tâche nos pantalons. On fume. On ne voit pas le temps passer.  Il n’y a personne autour de nous.  De la berge, on voit une maison immense qui semble vide. On discute beaucoup, à moitié sérieusement. Quand même. Il y a comme une ivresse du soleil. L’herbe est grasse. On est assis sur nos sacs à dos. La voiture noire attire deux chiens. Il y a de la poussière et une cabane bancale. On ne fait rien de mal. Je n’arrête pas de fumer les cigarettes de mon voisin. Je ris fort. On se tape les épaules. Au bord de l’eau il y a quelques arbres un peu frêles qui nous protègent de la lumière. L'après-midi se passe patiemment et le soleil descend. Le ciel derrière la rivière est clair. On fume une dernière cigarette et lourds on monte dans la voiture.

3
Étourdi le conducteur et les passagers rigolards, on a traversé la départementale en dérapant et la voiture a glissé en ratant le stop. Le conducteur voulait freiner. On a vu le fond de nos yeux sur deux secondes. Autour aucun bruit. Puis on a oublié. J’avais le bras à la fenêtre et le vent passait.


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