Les copains jouent les chiens et le font bien. Si ils parlent on est surpris.
Le matin ils voient sur les mains le sang marron sur les mollets
et sur les mains le sable. Les copains comme moi sont des chiens.
On gueulent, cinq ou six ou quatre. Il n'y a pas Rodrigo. Paestra chante
dans le noir quelque chose de monotone, de peu de notes. Il n'est pas
musicien Rodrigo, c'est un danseur. Dans le champ crevé d'où le blé
coupé hier, sèche, Rodrigo trébuche mais danse, chantant mal, la
voiture l'éclaire juste un peu. Parle à la place de son corps creux
qui cède. Les copains et les chiens hurlent, on est en fille indienne et c'est
noir comme Paestra on envenime la situation. Lui
n'est pas chasseur, il danse.
Rodrigo Paestra (2)
(lire Dix heures et demi du soir en été, Marguerite Duras), notes été 2012.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire