11 juin, 2012

Notes pour écrire


Il ne faut pas croire que la langue ne pollue pas. Elle suinte cette langue qu'on arrive à faire aller nulle part. Parfois ça marche, comme la lumière au creux du ventre se ternit. Sinon rien : et rien parvenir à raconter, ne pas devenir hystérique, sursauter devant la conjugaison. Ne pas aller très bien alors. J'ai la langue pleine de crasse. Et il n'y a rien alors ça cède. On peut toujours pousser la langue le plus loin possible pour ne pas la faire parler, cela se termine souvent par une issue assez impossible à entrevoir car incommunicable. Il y a un chat mal fichu depuis le début, il respire mal, il s'isole au fond du jardin, il titube, il respire mal, il dit rien, il meurt, il meurt. Et moi ; penser qu'à bégayer comme lui. Mais du parler quand même, pas du silence. Et avoir des mots à la place de son regard à lui qui décline. Il avale son brouillard et se laisse envahir, moi j'essaye de le décliner. Qu'est-ce qu'on doit dire avec des mots tout préparés comme ça.







Disons : je me rattrape en écrivant.


    voix morte mais écriture qui 
    n’aboie pas mais qui aimerait bien 
    (hurlant dedans à la place)
    sur la route ma sueur voit la sueur du camion 
    de bœufs ou camion viande mais 
    le froid coule sur mon cou
    trois brins d'herbe percent 
    le bitume

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