05 avril, 2012

Chasse. En te débusquant

"Somebody threw a dead dog after him down the ravine."


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            En te débusquant, j’ai trouvé bruit – fit musique, plate et vibratoire comme un corps où une sève sue et se tire la main jusqu’à l’or brute. Puis j’ai crispé la voix.

            J’ai crispé la voix et étendu après longtemps sec, par traits, le crache sans odeur sur le parquet, la vase d’où j’ai tiré l’animal de la débusque, la vase et la torsion, juste après.

            Le parquet était marqué de crocs. Et j’ai tiré l’animal, voyant la bouche des pierres, j’ai parlé à leurs oreilles, il y eut crac puis un sème sans locution.

            Serait-ce un trou : j’ai tombé fond. Sans-poil les racines mortes juste-là et la paroi taupe où j’ai cheminé et enterré l’or et ce fut tout, sans poil j’ai vu bête non.

            Morte aux verrous et infime. Les verrous sur la voix et la langue aqueuse et courir après ma conjugaison, j’ai eu des vocabulaires et enfin l’informe.

            Spasme aux lexiques car je parle et plante bêtes et parle peaux et espèces et fleurs et je parle et l’enclos où danse l’eau parle et je qui filtre la magie découpe l’eau, cette fleur.

            Magie jusqu’au cervelet car l’organe subit maux, déjà bien rouillé de mots trop mots en trop et la rue m’effrite mais s’il te plaît ne dis rien j’ai déjà avalé trop d’air et de.
           
                                                                                                                            
                                                                                                                                            […]

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu laisse tomber l'intelligible au profit du tumulte des sons. Et ça vibre dans la tête comme une folie en crise de spasme et les phrases sont bien surprenante elle s'arrêtent ou on attend de les voir continuer et pense les voir s'arrêter alors qu'elle rebondissent encore,encore.
J'aime ça, ça bouleverse un peu l’œil du lecteur et son va et vient soporifique d'une ligne à l'autre... On ne lit plus : gauche à droite, haut en bas, inlassablement. L’œil est furieux, butte, trébuche, se prend au jeux, retourne en arrière (il a rien compris) relis, ne comprend toujours pas, s’aperçoit qu'il a sauté des mots, les lit, repars. Et ça ne s'arrête pas.
Machine à vertige quoi. Et j'adore avoir le vertige!

Quentin

m. a dit…

Machine à vertige, j'espère, le seul soucis, c'est son statut un peu d'embrayeur solitaire. Mais j'ai écrit de telle façons qu'il n'y avait pas d'autres sections à encorder.

Je sais pas si j'abandonne l'intelligible, surrement, mais il y en a un autre qui arrive, d'intelligible : voir quelque chose, c'est le découper, et dans la salle des machines il y a trop de boutons pour qu'on n'appuie pas dessus. Et si tu cherches une combinaison d'une certaine couleur, c'est une suite de tâches à pousser fort dans le corps de la langue.

Et après faut jouer avec les phrases (j'aime bien cette structure un peu soporifique aussi).

Merci pour ton super mot Quentin, et les bises.