06 décembre, 2011

the royal family

Après Wendy and Lucy, on pourrait palabrer des heures sur cette Amérique de la marge, du fossé, de sa crasse, de sa normalité explosante.


Je signale The Royal Family de William T. Vollmann, traduit en français par Claro (encore) - nouvel brique dans le singulier édifice du grand roman américain.

Ce sont des explosions.

Traîner à trente à l'heure sur Masson Street, lire la Bible, fumer du crack, réfléchir du bien du mal du tapinage, se tatouer Caïn sur le corps, ne pas enterrer les conquêtes pour que ça rumine tout le long du voyage vers la mort. Et la lecture comme dans un train de marchandise - crever de chaud sous le wagon. 

Blabla.
Puis on tombe amoureux du Tenderloin et des brettelles californiennes. 











Pas grand chose à dire après avoir lu très vite la fresque illuminée, odeur de merde à la bouche. Boire tout (1300 pages) d'un long trait , nausée. 

  


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La route était un étrange tronçon pâle alors qu'il la conduisait à sa perdition, avec pour seule réalité la double ligne jaune au milieu, et les panneaux de signalisation en forme de losange avec leurs flèches ondulées qui le mettaient en garde contre les virages et les arbres pâles. Elle tripotait sa ceinture de sécurité et essayait de battre des coudes. - C'est exact, dit-il sans jamais quitter la route des yeux. C'est exact. - Des estafilades de gravier retenaient son regard comme quelque chose de collant, et la route n'était qu'obscurité disparaissant dans un défilé de monotonie. La voiture cahotait sur l'asphalte scarifié de lune, couleur de rêves fanés, la nuit brûlante et souillée -"


(page 747 de l'édition française)
(crédit photos : Sean Desmond) 

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