12 octobre, 2011

121011

Hasard ou réponse, quoi qu'il en soit, j'ai écris ça sur un morceau de papier perdu, posté sur un des bancs de la cafétéria de l'Université. Après coup, cette attention aux invisibles (pour parler comme Vollmann), j'en ai peut-être pris de la graine dans ce texte, très poétique, de Quentin L. ; pour les Ateliers Montaigne - à apprécier. Le texte de Quentin est sur le lien qui suit, mon texte est juste en dessous. A nous peut-être, à perte, de parler d'eux, de les réintroduire un peu dans la langue et dans le monde.


http://carnetsmontaigne.wordpress.com/2011/10/06/une-histoire-de-peur-par-quentin-leric/


***


(à Simah et tous les autres humains invisibles)



    C'est déformé que le bonhomme parcourt le monde qui l'entoure : il voit mal, ces pas sont malades, il peut tomber d'un seul coup, un de ces bras se tord tout seul, l'autre regarde ailleurs. Sur le muret, je suis assis, je croise les jambes, je le regarde, lui et l'asphalte. Il mange, il est comme immobile, il ne regarde nulle part. Il ne semble pas souffrir non plus, comme s'il s'en moquait maintenant. Les poils de sa barbe sont disgracieux, ces lunettes lui tombent sur le nez. Il quitte la sandwicherie où tout le monde l'ignore, je cache mes yeux et mon cœur  et à son passage, le regarde fort. Sur le muret, assis, mes yeux brument alors que je sais que c'est très bête et qu'il s'en moque, du plus fort qu'il peut. Je suis froid. Il s'en va je ne sais où gauchement.






2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis flatté, cher Maxime.
Révérenc...Oh et puis zut!
Embrassade littéraire!

Quentin L.

m. a dit…

On se distribue les idées du quotidien, tout simplement.

Allez, bise franchement amicale, un peu littéraire.