11 septembre, 2011

110911 - bdx s.michel


dimanche quatre heures place saint-michel fatigué je regarde, je regarde -




     Sur la place, c'est un festival. On entend plus rien, on entend trop, un amas de parasites sonores (ici, musicaux). Frein à main, passants-bruits, rigolades, gyrophares, verres qui tombent au sol, etc. C'est le raccord qui est important, pas les éléments enchainés - l'unité cohérente. Tout marche. La place est très grande, très grise – par terre, après la brocante du matin, c'est du plastique, des babioles oubliées : la boîte à objets a été percée, il y en a partout maintenant et je glisse dessus.


     Ça sent la cigarette, le vent traverse, les gens sont . Déclinaisons de peaux : faciès-soleil ; faciès-brun ; faciès-clair. Les gens sont perdus, gueulent et s'amusent comme des enfants qui cherchent des trésors dans la benne municipale : un vieil homme s'éloigne avec deux tiroirs sous le bras, les autres farfouillent les vases en morceaux. Par terre toujours : cartons éventrés, objets seuls qui roulent, bouteilles éclatées sur lesquelles les vélos passent.


     La place est creusée de partout, les pavés retirés et cachés par des barrières bien laides. Ça fouille la semaine les flancs de la basilique mais ce dimanche là, j'ai surtout l'impression qu'on rit, tout le monde autour rit très humainement. Le décor est terne (ciel/bâtiments/sol/lumière) – ce sont les gens qui portent les couleurs.


     Ici, maintenant, c'est une sorte de danse répétée qui vibre toute la journée, hypnotique et sans mélodie.





(La photo est à construire, dessiner propre, tous les dimanches à la même heure, place Saint-Michel , Bordeaux)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

On s'y croirait