02 juin, 2011

sans titre 1, fin avril 11


Tout premier texte de cet espace. "Sans titre 1", nommé secondairement "Rhizome" - de manière assez automatique. J'ai essayé de comprendre alors. Parcourir les souterrains, peut-être.





Il est vague. La cuvette proche. Le mur est jaune, peu ferme. Il y a au sol quelques insectes rampants qu’il regarde, des sauterelles sous la tête. Il se lève alors.
           

    Une nuit de neige. Il y a des masques dans les arbres. Il assomme, nu-pieds, les dernières feuilles de l’automne. Il avance dans la forêt aveugle. Les souvenirs crient loin, il se tait, il écoute les échos transformés par les images tout autour.
            

    Puis un écho, une ombre de femme a surgi, d’un seul coup. Il la suit. Elle court vers sa cachette.
            

    La hutte est plantée là, cernée d’hallucinations ramassées par terre, sales, dans l’écume du bois. A la seule fenêtre, la lumière disparaît. Il suit les petites bêtes, les arbres sont de longs couteaux tordus, ils le menacent alors il rentre, la syncope.
            

    La bête brune est assise sur une chaise simple. C’est une lumière de glace abandonnée par la nuit. Ce petit œuf recouvert de peau regarde autour. De son museau coule des larmes bleues, frêles, orphelines.
            

    Elle l’accueille, sans rugir.  Mains. La sirène s’offre en spectacle : son abîme sans voix, sans étoiles. Les draps sont fermes.
            

    La hutte chavire. Je suis l’ogre. Les vieux mollets tremblants, il s’invite dans la danse du corps svelte, en équilibre sur la corde. Le recueil de la pluie s’éteint alors. Les vibrations fuyantes seules témoignent de la lutte inachevée.



Les doigts dans la gorge, il goute la fée, non sans le crime, redevenant personne. Adieux à l’écume, aux masques des arbres, aux souvenirs colorés : il marche maintenant à l’envers des heures entières. 

1 commentaire:

Alix a dit…

Magnifique, merci de rendre public un si joli morceau.