06 juin, 2011

morceau perdu .1

 début juin, voyage en train, habitant par intermittence ma maison de verre



J’ai vu des cigognes sur la route ; les rails. Un ciel, qui s’arrache du bleu, des arbres à perte – vite, en passant, dans le silence. Et rien. Et pas un visage alors. Les bruits de porte et la voix aveugle qui annonce monotone les stations à toute vitesse. Les villes qui passent et disparaissent. Un désert vert ensuite, parfois ; ou les rondins qu’on a vu mille fois ensemble, avec nos amis, à l’arrière de la voiture, en sueur, n’entendant de la musique que les aigus, quelques morceaux isolés. Mais là rien.
Et rien. Moins de soleil alors. Ces cerises cueillies pour toi pourrissent dans mes mains. Moi aussi, un peu : sans voix dedans, sans rage, accablé, m’accablant. Pensant à vous et frappant doucement vos noms possibles dans le temps.

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